NOTRE HISTORIQUE

HOMMAGE À YOLANDE DUVAL FONDATRICE DU GROUPE ENTRE-FEMMES DE L’OUTAOUAIS

ENTRE FEMMES

Yolande Larose

Fondatrice

GROUPE ENTRE-FEMMES DE L’OUTAOUAIS

DÉCÉDÉE EN 1992

En 1982, Yolande Duval,  avec quelques consœurs, fonde le groupe Entre-Femmes de l’Outaouais. Organisme qui a pour but de briser l’isolement que vivent les femmes.

Yolande Larose
La maison du 57 Charlevoix est une simple résidence dans un quartier populaire de l’île de Hull. Mais, elle est avant tout la maison de Yolande. Tout en étant notre lieu de résidence, elle est aussi un carrefour où se succèdent des réunions de comité de citoyens, des réunions scouts, des partys, des rencontres du Mouvement des Travailleurs Chrétiens, des fêtes de familles, des nuits de confidences, des nuits de noël, des rencontres de groupes de femmes et, aussi, un point de ralliement pour les ados. Chez Yolande la  porte était toujours ouverte.

En quelques mots, la vie de Yolande Duval égale écoute, engagement, foi, justice, humour, plaisir, et convivialité.

Yolande Duval, née Larose vient du milieu populaire. Elle est l’ainée d’une famille de 7 enfants. Avant la fin de son primaire, malgré elle, sous la pression du curé, elle a prit en charge des enfants et de la maison à cause de l’état de santé de sa mère. Déjà à cette époque la soupe de Yolande a fait sensation auprès de ses frères et sœur. Adolescente, parce qu’elle était une rassembleuse, elle est choisie par l’organisation des terrains de jeux comme monitrice au parc Flora (aujourd’hui parc Fontaine. Yolande est active à la J.O.C. (Jeunesse Ouvrière Catholique), elle y fait la rencontre d’un jeune homme, Léo Duval. Après deux ans de noviciat, Yolande a été forcée de quitter les sœurs grises parce qu’elle contestait trop l’autorité. En 1952, heureusement pour nous, Yolande se marie avec Léo Duval.
Yolande, avec Léo, poursuit son engagement dans la L.O.C.

(Ligue Ouvrière catholique) qui deviendra plus tard le M.T.C. (mouvement des travailleurs Chrétiens. Entre 1952 et 1960 Yolande et Léo, avec de très petits moyens, ont acheté une maison au 27 Verchères, aujourd’hui le stationnement de l’édifice Jos Montferrand, et ont eu quatre enfants : Pierre, Armande, Luc et Paul, sans oublier une fausse couche et une fille, Marie, décédée à l’âge de 6 mois.

De 1960 à 1969 c’est la période « reine du foyer »de Yolande. Les enfants sont encore jeunes et la soupe de Yolande continue d’attirer ses frères au dîner, sans oublier les amis et même des voisins. C’est à cette époque, malgré de petits revenus, que Léo et Yolande font l’acquisition d’un chalet à Luskville près de la rivière des Outaouais.

Engagement pour la vie

En 1969, un événement marquera à tout jamais la vie de la famille. C’est à l’automne 1969 que le gouvernement du Québec exproprie notre maison et de même coup presque tout le quartier, pour quelques milliers de dollars. Yolande et Léo doivent s’endetter de nouveau pour se relocaliser en achetant le 57 Charlevoix. Cet événement fera de Yolande Duval une militante et une combattante de l’injustice jusqu’à la fin de ses jours. Lors de l’expropriation Yolande et Léo se sont joints au comité des expropriés pour réagir et se défendre. Et c’est par le biais de ce comité que Yolande a connu l’A.G.I.H. (l’Assemblée Générale de l’île de Hull.) Yolande s’est intéressée au comité d’Éducation de l’A.G.I.H.. Avec un groupe de mères de famille elle instaure le projet « Les Marraines » qui consiste à offrir une présence et de l’aide tant aux enfants dans la cour d’école, qu’aux mères seules à la maison. Yolande est de plus en plus active à l’A.G.I.H et pour aider Léo à arrondir les fins de mois elle vend, de porte à porte des produits AVON.

C’est à cette époque qu’elle prend conscience de l’état de pauvreté dans lequel se trouvent les assistés sociaux. Puis arrive, à l’été de 1972, le deuxième grand choc pour la famille. Léo souffrant de maladie mentale, Yolande se voit obligée de se séparer de Léo, dorénavant Yolande devra assumer toute seule. Elle devient « avocat populaire » pour aider les assistés sociaux de Pointe Gatineau et dans le coin de Masham. L’A.G.I.H. devient le R.C.C.H. (Rassemblement des Comités de Hull) dont elle sera la permanente pendant un certain temps.

Au fil des années elle sera active dans Développement et Paix, elle participera à des voyages échanges avec d’autres militants en Tunisie et au Portugal. Elle sera pendant plusieurs années la permanente de la Table Ronde des O.V.E.P (Organismes Volontaires d’Éducation Populaire). Yolande était aussi la permanente du M.T.C. en Outaouais et elle siégeait au conseil national de ce mouvement.

MGR Adolphe Proulx, alors évêque du diocèse de Gatineau-Hull, recrute Yolande pour siéger au conseil d’administration de fondation du Centre Mecthilde, une maison d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale. Yolande crée, ensuite, avec d’autres, le groupe Entre-Femmes. Yolande a aussi été l’employée de l’A.D.D.S. (Association de défense des droits sociaux) de Hull.

Que vous parliez à toute personne ayant connue Yolande Duval, elles vous diront qu’elle était une femme ouverte, disponible, à l’écoute, chaleureuse, parfois même enveloppante et assoiffée de justice. Pendant toute sa vie, Yolande a fait le plus qu’elle pouvait et à la mesure de ses moyens pour que soient brisées les causes de l’injustice.

Maintenant que vous connaissez un peu plus Yolande Duval. Nous, ses enfants, sommes très fiers que cette maison où l’on sert et prépare la soupe populaire porte le nom d’une femme issue du milieu populaire qui toute sa vie a travaillé sans arrêt pour et avec le milieu populaire.